Clavier : seuls trois claviers de bonne qualité n’envoient pas de donnés en ligne (que ce soit les textes tapés, ou des informations d’usage pour de la pub). Malgré les « privacy policies » diverses et variées, les autres le font. Donc il reste :
AOSP keyboard
Anysoft keyboard
Hackerkeyboard
Certains utilisent le clavier Google avec le firewall « afwall » mais je le recommande pas : les données restent stockées en local pour envoi ultérieur, ce qui permet une lecture ultérieure si le téléphone est volé, saisi par la police, piraté par un ver local, etc.
Calendrier : Offline Calendar (sur F-droid) permet de se passer des calendriers intégrés à Gmail et de stocker son agenda hors ligne sur le téléphone.
Bon, je ne vais pas me faire des amis avec cet article, mais
j’avais envie de remettre les choses à leur place.
Récemment j’ai reçu un « inmail » sur Linkedin
d’un recruteur me vantant les mérites de son entreprise : une énième
« entreprise libérée » de la tech où cette fois, en plus des baby
foots et des fruits (je caricature, mais à peine), les salaires sont libérés.
D’un œil extérieur, pour un jeune diplômé qui ne connait pas
le système, le discours est séduisant :
Un salaire de base (à priori un peu inférieur au
standard du marché même si ce n’est pas explicité).
Un variable pouvant aller jusqu’à 20% (ça a
diminué, dans une première version du site de l’entreprise c’était 25%) réparti
en deux parties
12% de la « marge brute » mensuelle
rapportée par le développeur, sans conditions
8% de la MB mensuelle si l’indice de
satisfaction du client dépasse 76% ; 2,4% pour une note entre 58 et 76, et
rien en-dessous.
Une organisation full agile dans laquelle il n’y
a aucun projet en cycle en V avec les clients, aucune AT
Des « inutiles » réduits au minimum
car les employés ont une heure par jour pour travailler sur des sujets
transverses de type outils, avant-vente, organisation interne, R&D, … (je
vous épargne le jargon à la mode de squads, teams ou que sais-je)
Donc, le développeur junior peut se dire :
J’ai un salaire net de base de 2000 euros – soit
comme dit dans leur exemple, un prix de revient de 192
Je suis vendu à un TJM de 400 eur/jour et donc à
la fin du mois, en ayant bien travaillé tous les jours, je touche 20% des 208
euros, X 22 jours, /1,83 pour avoir le net, … cela fait 500 euros.
Soit (c’est quand même plus clair comme cela) un
équivalent de salaire brut de 38k annuel. Génial. Qu’est-ce que ce patron est
généreux, reconnaissant de ma valeur. Quel concept win-win !
C’est triste, car la réalité est toute autre. Nous allons le
voir sur plusieurs plans.
La réalité financière : pas tant de gain que ça
La réalité de l’ambiance : les heures, la compétition interne
La réalité des projets : les non-paiements, les petits clients
La réalité de l’impuissance : ou comment on signe des projets informatiques
La réalité du patron, ou l’explication globale du système « libéré », promise par cet article : un système bien plus sécurisé que l’ESN classique
La réalité financière
Quiconque a travaillé en SSII – oh pardon j’avais oublié
qu’il faut dire « ESN » maintenant, nous sommes passés d’un jargon
sans signification à un autre – sait que le taux d’activité des employés est
toujours très loin des 100%. Nous le verrons au point 5) avec des chiffres plus
précis, mais si c’était le cas, tous les propriétaires de SSII deviendraient
multi millionnaires très vite…
Le taux d’activité moyen est de l’ordre de 75 à 80% – voire moins dans les activités de conseil (mais elles compensent avec une marge brute plus élevée). La maladie, l’intercontrat, les pertes de prod, les formations.. viennent diminuer l’activité.
Si par chance, l’employé faisait toute son activité sur les
mêmes mois, il aurait donc son bonus pendant 9 mois sur 12, et rien les autres
mois.
Mais en réalité, la répartition sera plutôt du style :
6 mois à 100%
2 mois à 70%
3 mois à 50%
1 mois à 20%
Dans la pratique, cela veut dire, en gardant le même exemple
de TJM de 400 :
6 mois avec 500 eur de bonus
2 mois avec 210 eur de bonus (il faut faire la
différence avec le prix de revient à 192, donc on ne gagne pas 70% des 500
eur !)
3 mois avec quasi rien (20 eur)
1 mois avec 0
TOTAL : 3480 euros, soit une moyenne de 290 eur par
mois.
Si on repasse en annuel : un équivalent de salaire fixe
de 34,5K au lieu de 33k dans une SSII « classique », mais avec une
pression de dingue.
La réalité de l’ambiance
Qui n’a pas rêvé d’une douce entreprise socialo-macroniste dans laquelle, à on bichonne ses employés en leur fournissant des conditions de travail généreuses ET EN MÊME TEMPS, on récompense les meilleurs éléments par des bonus justes.
La réalité est toute autre : toute mise en place de suivi de la productivité par employé a un impact désastreux sur la coopération et sur l’autonomie des employés. Non pas en tant que tel (c’est bien de mesurer la productivité personnelle, même si cela confirme souvent ce qu’on sait déjà), mais à cause des effets pervers. Je le sais pertinemment car j’ai vécu cette mise en place de nouveaux outils de suivi, en tant qu’employé d’ESN, et aussi chez un client.
Il y a du positif : en suivant la rentabilité, on se
rend compte que la productivité de chacun est grevée par un tas de sujets non
productifs : des réunions, des avant-vente trop poussées, des études
techniques inutilement complexes, de la R&D trop décalée par rapport aux
besoins. On peut agir sur ces points.
Mais rapidement, et puisque tout le monde fait le ménage
là-dedans, il faut trouver d’autres relais de performance : les objectifs
de rentabilité sont en effet posés par rapport à la rentabilité moyenne de
l’entreprise. Si l’on veut être augmenté plus, il faut figurer dans le haut de
la liste. J’ai aussi connu une entreprise où le bonus n’était pas lié à la
performance personnelle, mais à celle du service : les effets étaient les
mêmes mais à l’échelle des relations inter services. Voici les effets
constatés :
« Ah non, je ne peux pas passer 2h à t’expliquer ce sujet, sauf si tu me donnes un code projet pour imputer le temps que je passe avec toi sur TON projet » : il ne faudrait pas baisser sa rentabilité en passant du temps pour les autres.
« Désolé chérie, ce soir je reste jusqu’à 21h : on est le 29 du mois et nous sommes en retard dans la livraison du lot 3, si je ne rattrape pas avant la fin du mois, je ne toucherai pas mon bonus ». Ah mais j’oubliais, si le patron est encore plus machiavélique, il va embaucher surtout des célibataires geeks, et ce conflit sera évité !
« Avons-nous vraiment besoin de cette 2e phase de test ? Pour moi la qualité est satisfaisante, et si nous la zappons, cela fera plus de bonus pour nous tous ». D’ailleurs en fait mon temps de dév a explosé, donc je n’ai déjà plus de temps pour faire les tests.
Ah mais j’oubliais : pas grave, comme on est en agilité, c’est le client qui va payer pour notre dérive en temps de dév : comme ça pas besoin de savoir si le problème vient d’une sous-estimation de notre part, d’une cadence trop faible chez nous, ou d’une spéc trop vague : de toute façon c’est lui qui paye. Ah vraiment, vive l’agilité, et surtout les clients pigeons.
« Je ne vais pas passer de temps à réécrire tout ce code laid : il marche et sa ré écriture n’apportera pas de valeur fonctionnelle. » Et oui, pourquoi prendre en charge de la dette technique qui pourrait faire diminuer ma rentabilité, alors que cela pourrait retomber sur le suivant… il n’aura qu’à ne pas oublier cette refonte dans le chiffrage.
« Je suis désolé, mais la perte de production, est due aux développeurs. En tant que scrum / directeur de l’entreprise / personne qui a les clés du système de pointage, je considère que la perte doit être porté par untel et untel ». Si en plus ça peut être ceux que je trouve un peu flemmards, ça peut être bien. Oui parce que bon, on le verra en 5), mais dans la vie réelle, il y a des pertes de prod et il faut bien les imputer sur quelqu’un.
Même dans le cas (idéaliste) où l’entreprise arriverait à vendre 100% de ses projets en agilité, il y aura forcément des fins de projets où le client demandera un rabais à cause d’un retard, ou refusera de payer la dernière semaine de sprint parce que « elle n’a fait que corriger des bugs qui n’auraient jamais du être là, nous n’allons pas en plus payer pour des bugs qui n’auraient jamais dû arriver ». Est-ce que dans ce cas-là, le taux de production des développeurs tient compte de ces jours non payés ? J’ai un gros doute…
« Attends, toi je t’aime bien, je te mets
sur le projet truc, son TJM est carrément plus élevé ». Ça tombe bien,
j’avais vraiment envie de faire de la lèche pour aller sur les projets qui vont
maximiser mon bonus.
« Non mais tous ces dialogues fictifs
n’arrivent pas chez nous, nous sommes bienveillants, chacun veille à ce que
l’autre soit récompensé équitablement ». Et la marmotte ? Même si les
gens ne sont pas venus pour l’argent, mettez de l’argent au cœur des relations
inter personnelles, et vous verrez de la compétition. Il suffit de regarder ce
qui se passe pour les commerciaux.
Le temps perso
Ah j’avais oublié un autre point : comme on est une
super entreprise, on met en commun nos expériences et on monte une intégration
continue qu’on réutilise, des processus agiles, des meetups pour que chacun
expose aux autres ce qu’il a appris. Et surtout, les fonctions support, elles
sont co-construites, viva el lider maximo youhou !
Sauf que tout cela prend du temps. Mince, du temps non
vendu !
Comment faire ? Le patron : « j’ai une idée
géniale. On va leur raconter qu’on leur offre 1h par jour pour travailler sur
ces sujets là. Alors qu’en fait on leur colle du travail qui va dégrader la
rentabilité de leurs projets, car il n’a rien à voir avec le projet en cours en
terme fonctionnel ou/et technologique, et va fragmenter leurs semaines. Mais
comme on va mettre des mots magiques « R&D » ou « amélioration »
ils vont être contents. »
Vous avez deviné la suite : le temps étant non
vendu :
Soit il faut compresser au maximum ces tâches transverses car elles ont tendance à déborder, et empêchent de réaliser la partie technique.
Soit il faut faire des meetups le midi, le soir à 18h00 ou plus tard
Par contre pour le patron, c’est tout bénèf : les
salariés s’investissent dans des squads « transverses » de type
commerce ou avant-vente. Donc pas besoin d’avoir des personnes dédiées à ces
activités là, des improductifs qui coûtent chers. C’est génial en plus :
si cela est porté par les développeurs, c’est « scalable » :
chaque développeur porte sa part de frais généraux. Que l’entreprise grandisse
ou diminue, je maitrise ces coûts. Et je ne suis pas embêté lorsque à 50
personnes il faudrait que j’ai 1,5 personne administrative : à 2 j’aurais
surpayé, à une elle aurait fondu les plombs, à 1,5 j’aurais du ajouter une demi
tâche qui n’a rien à voir et j’aurais galéré à recruter… Là j’ai réparti la
charge sur 4 développeurs et c’est réglé. Ni vu ni connu !
La réalité des projets
Dans un regard symétrique, nous savons que l’avis du client
ne sera pas forcément meilleur parce qu’il est en agilité. En fait, ce mythe de
l’agilité qui rend heureux les clients, c’est n’importe quoi.
D’abord parce que pour des raisons juridiques,
d’organisation, de distance, de temps disponible… la plupart des clients ne
sont pas passés à l’agilité, ne le feront jamais, et n’ont pas d’intérêt à le
faire : pour tous les projets de sous-traitance au forfait en fait.
Et les sociétés qui sont prêtes à lancer un sujet sans savoir le budget, ou la date (pour être agile, il faut pouvoir faire bouger l’un des deux) ne sont pas légion. Alors oui, et cela se voit dans la liste des clients de cette entreprise « libérée », on trouvera… des pros de l’informatique. D’autres SSII ou agences (réponse conjointe à un appel d’offre), des startups cherchant une boite pour faire rapidement un MVP de leur produit V2, des éditeurs de logiciels assez matures pour accepter que la nouvelle version ne contiendra… que ce qui est fini de développer.
Oui, ces bons clients pour l’agilité existent. Mais ne nous leurrons pas : ils ne sont pas et ne seront pas majoritaires. Ils ne sont pas et ne seront pas des gros projets : de toute façon agilité et gros projets, comme dans « SAFe », c’est en totale contradiction. Le concept de cette boite ne va donc pas révolutionner le monde des ESN.
Donc quelle est la réalité de cette « entreprise à salaire libéré » : vous allez travailler pour des petites startups qui n’ont pas un rond, et veulent un super produit pour pas cher. C’est une belle opportunité pour apprendre une nouvelle technologie ou participer à la construction d’un produit hi-tech. Mais en aucun cas, ça ne sera un projet fondamentalement différent de ce qui existe dans les autres ESN.
Si vous avez de la chance, le cahier des charges est clair.
Si vous en avez moins, vous avez affaire comme ça m’est
arrivé à une startup qui commence à peiner à boucler ses fins de mois. La
sortie du produit devient donc urgente, ils veulent de l’agilité. Les
spécifications, il n’y en a pas, puisque c’est agile : à partir d’un
ticket JIRA de trois lignes, vous devez vous approprier le fonctionnel et
essayer de réussir à contacter le co-fondateur, qui est surbooké mais est
toujours le seul à avoir la vision complète du fonctionnel souhaité. Ah et au
fait, vous alertez le client sur le fait qu’un PO disponible 25% de son temps,
pour quatre développeurs au total (2 back + deux front) ce n’est carrément pas
assez, il faudrait au moins deux fois plus. Mais lui n’est pas content et vous
répond qu’il est déçu de vos développeurs, qui ne s’impliquent pas assez et ne
s’approprient pas assez le fonctionnel.
Mais bon, c’est agile, et pas du cycle en V. En plus on utilise la dernière version de Java et on fait du TDD car le code est partiellement généré à partir de la définition des web services. Donc c’est mieux. Ou pas.
Bref, qui dit petits projets faussement agiles, dit soirées
à rallonges, ou retards. Le mythe de la startup qui a réussi sa levée de fonds
et a plein d’argent à dépenser à la vie dure : mais celles là sont
occupées à essayer de recruter en interne et de s’organiser : les startups
qui sous-traitent leur dévs sont celles encore en phase expérimentale.
Ça peut être la vie rêvée de développeurs juniors : passer
d’une startup à l’autre tous les 6 mois et apprendre beaucoup. Mais de là à
dire que c’est magique parce que c’est agile, heu.
La réalité de l’impuissance
Derrière cette face cachée des projets et de la rentabilité,
se cache aussi une souffrance du développeur, qui ne sera pas supprimée par
cette organisation « libérée » : son impuissance à peser sur la
stratégie de l’entreprise.
Alors quoi, encore ce ronchon, pourtant les captures d’écran plus haut prouvent l’inverse ! Cette entreprise valorise la contribution de ses collaborateurs, au lieu de déléguer à des experts dont c’est le métier, la gestion des RH, du commerce, de l’administratif, etc… (Bon, ils ont quand même un recruteur et un DAF, parce que faire faire ça par des dév, ça ne marche pas).
J’avoue, la recette est géniale, on en reparlera au point
5 : au lieu d’avoir un 20% ou 22% de frais qui vont augmenter et plomber
la rentabilité si l’activité baisse, on la répartit sur des développeurs à
hauteur de 13% (5 heures par semaine sur 35 à 40), on garde quelques pourcents
liés aux locaux, DAF et recruteur… et globalement, on a « agilisé »
le système car un départ de développeur fera baisser les frais fixes !
Alors pourquoi je dis que c’est de l’impuissance ?
Parce que derrière tout le blabla socialo-communiste, il reste une seule
réalité : il y a un ou des patrons qui ont pris des risques financiers, et
qui en retour reçoivent une partie du travail de leurs employés. Et puis de
l’autre côté il y a des employés qui quoi qu’on leur laisse penser, n’ont pas
d’impact réel sur l’entreprise.
J’ai dit réel.
Parce que oui, vous pouvez laisser les employés s’auto organiser sur :
Comment on va gérer les codes projets ?
Comment on va répartir les bonus (dans la limite de la valeur fixée par le patron quand même faut pas déconner) ?
Comment on va réaliser les powerpoint de l’entreprise et le site ?
Sur quelles valeurs on va communiquer ?
Et même, ce qui ressemble à de la stratégie : quel type de compte on veut adresser ? sur quelle technologie on va se former ?
Mais en réalité, qu’est-ce qu’une ESN ? C’est une
association de développeurs (en tout cas de gens qui travaillent sur des
projets informatiques), qui attendent que des commerciaux leurs trouvent des
projets. Pas de commerce, pas de projets.
Au final, le commerce décide de qui il démarche.
Le commerce décide de la remise qu’il fait au client :
oh mince, cela va impacter votre joli TJM et donc votre bonus. Dommage !
Le commerce décide… enfin non, le client décide du projet
qu’il veut : si plus personne ne veut de Symfony un jour, vous aurez beau
avoir décrété dans votre squad que c’est le plus beau framework du monde, vous
ne vendrez plus un seul projet dans cette technologie.
Pas de commerce, pas de projets. Si vous êtes en
« interco forcée », qui perd du bonus ? Vous la sentez venir, la
pression pour vous mettre à travailler sur n’importe quel projet même le plus
pourri, histoire de toucher votre bonus ? Alors, peut être pas le premier
mois, mais très vite la pression va revenir. 290 euros de différence par mois,
ce n’est pas rien.
D’ailleurs c’est marrant parce que l’histoire des ESN est elle aussi un perpétuel recommencement. Dans les années 2000, du temps de l’AT AT AT partout, les SSII « vendeuses de viande » du style Alten utilisaient déjà une technique de bonus. C’était vendu différemment : vous avez un fixe de 35K. Et puis au lieu de vous mettre à 37 comme le concurrent, je vous donnerai un « frais de déplacement et de repas » bidon qui sera fixe à 15 euros par jour. De cette façon, vous aurez un équivalent de 38-39k et en plus, vous ne paierez pas d’impôt sur cette partie de votre salaire. Plutôt intéressant pour un célibataire ! Ah mais petit détail que j’ai oublié de vous dire, si vous n’êtes pas en mission, vous ne toucherez pas ces frais, c’est logique… Tiens tiens, ça me rappelle le système de cette entreprise libérée. Le bonus est calculé sur du projet, au lieu de l’AT, mais il revient au même : je suis prêt à offrir un petit peu de salaire en plus à un bon employé, en contrepartie d’être certain de limiter la casse avec un « mauvais » ou surtout en cas de retournement de la conjoncture.
Rien de plus frustrant pour un développeur que de finir sans
son bonus parce que le commercial n’a pas été capable de trouver un projet en
Symfony, ou parce que le client a fait n’importe quoi et refuse de terminer un
projet agile.
Dans une ESN, le vrai pouvoir sera toujours au commercial, car c’est lui qui fait rentrer l’argent. Même le patron finira par négocier avec ses exigences, car il a besoin de faire rentrer du CA. C’est simple.
La réalité du patron
Et maintenant, des chiffres précis pour comprendre pourquoi,
au final, il y en a un qui fera toujours une bonne affaire, et c’est le patron.
Loin de moi l’idée de dire que ce n’est pas légitime : il a construit
l’entreprise, et je ne suis pas un gaucho. Mais autant pour une entreprise
capitalistique qui demande de forts investissements, il parait normal que la
personne qui a amené l’argent soit dédommagée.
Autant pour une activité où on vend du service, des cerveaux humains, (et un petit peu d’intégration continue mais on connait tous la différence entre le discours commercial et la qualité réelle du code en centre de services et des tests), le patron n’a pas fait grand-chose à part réunir des commerciaux et des dévs. C’est déjà beaucoup, me direz-vous.
Ces calculs vont expliquer pas mal des choix « libérés ».
Tout d’abord, il faut revenir aux basiques de la rentabilité
d’une ESN. Les coûts humains représentent la grande majorité des coûts,
peut-être de l’ordre de 85%. La rentabilité est faible par construction.
Voici une grille type de rentabilité pour une ESN de 100
personnes
Vente moyenne du collaborateur : TJM 450 euros / jour
Le collaborateur me revient à 270 euros chargé par jour (logique : 40 000 / 218 x 1,47)
Marge brute vendue : 180 euros – c’est-à-dire 40%
Coûts de structure : 21% : locaux, entretien, SI interne et PC, commerciaux, services généraux
Pertes : 16%
Pertes de production sur le forfait de l’ordre de 16% mais seulement 1 projet sur deux au forfait, on complète par de l’AT
Intercontrat 8%
Marge nette : 3%
De ces chiffres, il ressort plusieurs leçons :
Une petite variation des pertes peut faire passer l’entreprise de la banqueroute au faste : la tenue des projets est primordiale
Les frais généraux coûtent beaucoup moins chers que les salaires, néanmoins, il est plus facile de gagner de la rentabilité sur les FG, car les profils de dév sont durs à avoir et doivent être payés au marché.
Pas possible d’augmenter le salaire de quelqu’un sans augmenter son TJM, sinon en 1 an avec une augmentation de 3%, j’ai bouffé ma marge nette ! Donc obligation d’y aller très très mollo sur les augmentations.
Si je peux acheter les locaux et que du coup les 5% (chiffre au pif) de frais dus aux locaux reviennent dans ma poche, je vais gagner beaucoup plus que par la marge nette : donc l’activité « d’entrepreneur » d’ESN est avant tout une affaire de financier de l’immobilier ! Ce qui explique le patron qui roule en gros 4×4 alors que les bénéfices sont à 0.
Nous en déduisons pas mal d’explications sur la générosité du patron socialiste :
Lorsque je donne 20% de la marge générée au-delà d’un certain niveau, en fait je « troque » de la perte (en moyenne à 16% mais cela peut être beaucoup plus) contre un niveau de dépense figé et garanti. Qu’est ce qui est le mieux pour moi ?
16% de pertes moyennes qui peuvent varier, d’un projet à l’autre, de 0 à 50 ?
Ou des employés qui se défoncent pour ne pas avoir de pertes, et dont le bonus me coûte 8 à 10% (20% de ma marge brute qui est de 40-50%)
Gagnant-gagnant : l’employé va recevoir plus, et moi je sacrifie une partie du bénéfice possible car je sais qu’en réalité le projet sans perte n’existe pas.
Comme expliqué en 1), le taux d’activité réel d’un employé n’est jamais de 100% : l’interco existe dans toute ESN. Certaines ESN essayent de trouver des projets internes ou R&D mais en termes de rentabilité, il n’y a pas de solution. Quant aux pertes de production, elles sont inévitables, ne serait-ce qu’à cause des montées en compétence, formations ou créations de socles techniques, non facturables au client vu qu’on lui a vendu qu’on sait déjà tout faire avec une usine logicielle au top.
L’agilisation des charges transverses : c’est une idée géniale. En imaginant qu’on arrive à diviser les 20% de charges entre 10% porté par des ressources en propre, et 10% par les développeurs, il est possible de réduire mes surplus ponctuels de services généraux : lors de démissions, baisses d’activités… cette réduction permet de gagner 1 à 2 % de marge nette sur l’année : c’est énorme vu la faible rentabilité globale.
Dans les deux cas, je fais ressembler mon entreprise à une banque : je privatise les gains (bénéfices) et je rends publiques les pertes : projet en perte ==> perte de bonus ; interco ==> tu travailles dans des squads internes ==> pas de bonus; etc. Ça n’est possible que si je recrute des personnes assez expérimentées, mais pour ça pas de problème, les grosses ESN vont plus galérer à recruter que moi car leurs projets font moins rêver, du coup elles vont se taper la formation des juniors et je les récupérerai au bout de 3-4 années d’expérience.
Sur la rentabilité de l’entreprise :
S’il n’y avait pas de pertes de production, on voit bien que
la rentabilité d’un ESN tutoierait les 20%. Ce n’est jamais le cas et ne sera
jamais le cas, sinon avec déjà 10 personnes en mission, 1 chef, 1 commercial et
un CA de 700k, le bénéfice de 140k ferait saliver une armée d’opportunistes.
Il n’empêche, comme écrit en introduction de ce chapitre, que le bénéfice va tomber chaque année dans la poche du patron, et dans une proportion bien plus élevée que les bonus.
En soi, la répartition est honnête : jusqu’à 15% de primes pour le salarié « libéré » par rapport à son salaire de base. En réalité comme vu en 1), le gain sera plutôt de 5% par rapport au salaire du marché. Et d’un autre côté, le patron va essayer de tirer 6 à 7% de rentabilité nette avec ses diverses optimisations (sans parler des éventuels loyers). Ça semble équitable.
Sauf que le patron d’une ESN de 50 personnes, n’a pas mis en capital un an de salaires de 50 personnes, contrairement à une entreprise industrielle ! Il reçoit en bénéfices 7% de la production de CHACUN des employés… ce qui représente au final 3,5 salaires, en plus de son salaire de patron. De quoi espérer un 15 000 euros net en bas de page chaque mois en comptant les dividendes.
Encore une fois, ce n’est pas choquant ni délirant par
rapport au travail effectué, à la réflexion d’optimisation du travail qui est
avouons-le maligne, au fait d’être joignable 24/24, etc. Mais il faut arrêter
de se la jouer socialiste à ce niveau là : on est dans du bon vieux
capitalisme. Donc pas de discours sur le partage, le bien-être des
collaborateurs ou l’agilité.
Pour terminer, glissons d’ailleurs que je ne connais qu’une seule société qui fonctionne vraiment sur un mode coopératif : c’est Code Lutin. Les associés sont des codeurs (avec une assistante et un commercial) et y touchent le même salaire qui est la répartition entre tous, de tous les revenus. Le modèle est difficile, car les développeurs doivent porter une partie des fonctions transverses et commerciales de l’entreprise (je vois qu’ils ont désormais deux commerciaux).
Addendum : que faire alors ?
Tout ce discours a pu paraitre extrêmement pessimiste sur le
secteur des ESN et sur toute initiative faite pourtant pour l’améliorer. Il
n’en est rien, c’est juste de la lucidité après beaucoup d’années de pratique
de cette jungle.
Comment améliorer la rémunération au mérite ? On pourrait
calculer la marge sur l’ensemble d’un projet plutôt que par personne, afin de
garder un esprit d’équipe.
On peut surtout dire que la notion même d’ESN n’apporte pas
de valeur : les développeurs ont une valeur individuelle, comme chaque
membre de l’entreprise. Ils auraient produit exactement la même valeur chez un
concurrent : les ESN sont interchangeables.
Tout ce qu’elles proposent, c’est une agence d’intérim de luxe capable de mobiliser un certain nombre de personnes en un temps donné pour permettre à des clients de sous-traiter leurs développements informatiques. Tout le reste n’est que foutaises.
Les technologies évoluent tellement vite que la capitalisation au sein d’une entreprise est quasi nulle : ce n’est parce que mes collègues ont fait un projet sur « Flutter » l’an dernier que j’ai moi aussi progressé sur Flutter. Si l’entreprise signe un autre contrat en « Flutter » l’an prochain, certains développeurs seront partis, d’autres seront occupés sur d’autres projets, et la technologie aura elle-même bougé : parce que les ESN sont multi techno et multi secteur fonctionnels, je n’ai aucune garantie qu’il y ait véritablement un gain de compétence ou de productivité lors du projet suivant.
Si c’était le cas d’ailleurs, les taux de pertes finiraient
par diminuer dans un centre de services qui réussit à garder ses bons
développeurs… mais ce n’est pas le cas.
Un moindre mal serait donc d’avoir des ESN ultra spécialistes
d’une seule niche :
e-commerce
Symfony
dév métier bancaire
Mise en place d’outils collaboratifs
Etc…
Cette logique séduisante sur le papier, se heurte à la
réalité :
Du commerce : pour une ESN, hormis Paris (et encore vu la taille de la région parisienne, on ne peut pas intervenir partout), en se limitant à une niche, on risque d’avoir des commerciaux qui vadrouillent beaucoup, et remontent des besoins… qui ne sont pas traitables en interne. Il faudrait du flair en amont de la prospection, mais ce n’est pas possible car les clients ne sont pas assez matures sur leur besoin… la faute au fait de sous-traiter aux ESN depuis des lustres. La boucle est bouclée.
De la dualité entre fonctionnel et technologie :
Soit la niche est technologique : lorsqu’un client remonte un besoin, une fois sur deux il a une contrainte technologique interne qui va lui faire préférer une à deux des grandes technologies et pas plus (Java, PHP, Microsoft, Javascript). Il va falloir accepter de perdre 50 à 80% des leads à cause de ce choix, qui est de surcroit dur à expliquer aux clients – mais permet par la suite d’avoir des leads mieux qualifiés
Soit la niche est fonctionnelle : c’est bien, vous allez pouvoir par exemple vous limiter à la prospection de l’industrie (vos offres pourraient être : extranet + IOT) ou de la banque (applicatifs métiers back). Par contre, il vous faudra avoir 23 développeurs connaissant 26 technologies, parce que déjà que votre terrain de jeu est réduit, si en plus vous dites à vos clients que vous ne faites pas de la CRM, du Mobile ou du big data, il ne va pas rester grand-chose…
De la taille critique de rentabilité
Les deux raisons plus haut font qu’en dessous de 20 à 30 personnes sur une même technologie ou domaine fonctionnel, il est très difficile d’être rentable. De plus, avec une seule niche de 20 ou 30 personnes, un projet qui embarque ne serait-ce que 7 personnes, taille moyenne d’une équipe agile, vous met en risque sur votre rentabilité annuelle. Ce genre de sociétés de niche existent : on peut penser par exemple à KnpLabs sur Nantes, experts en Symfony. Mais ils sont vraiment experts : connaissent sur le bout des doigts le code du framework et font des formations jusqu’en Australie. Le CA de la douzaine d’employés n’a jamais dépassé le million d’euros, on voit bien que ce modèle n’arrive pas à grossir.
Voila pourquoi les ESN finissent par faire de tout et n’importe quoi… et du coup par ne plus avoir d’ADN et être des clones sans âme.
Que faire alors ? Il faudrait vraiment une prise de
conscience des DSI de l’importance à relocaliser leur informatique en interne
pour maitriser leurs données, leurs codes. Quitte à continuer de sous-traiter
en TMA les vieilles applications ou celles qui sont dans des technologies
« minoritaires » pour lesquelles ils ne peuvent pas avoir un
développeur dans un coin. Cela les remettrait en plus dans une logique de
stratégie : quelle est la vision à 10 ans de mes applicatifs ?
pourquoi ? qu’est ce que cela me rapporte ? Qui sont mes
cibles ? pourquoi telle technologie me convient ? etc. plutôt que
d’empiler des bouts de code écrits par diverses sociétés sans aucune cohérence.
L’ADEME est un exemple concret de cet empilage, au point que les périmètres de
certaines applications se recoupent.
En 2001, un DSI pouvait se dire « je ne vais pas embaucher des développeurs web, c’est un effet de mode l’internet ». (c’était d’ailleurs, parenthèse, ce que m’avait soutenu le directeur de mon école d’ingénieurs à l’époque : qu’internet, c’était une mode). De nos jours, il a le droit de se dire la même chose pour l’IOT ou le big data (personnellement je pense que ces deux sujets auront une croissance lente comme toute ce qui touche à la supposée IA). Mais de grâce, qu’il embauche des informaticiens en interne pour ses applicatifs métier, web, mobile, et pour le cloud.
Si les DSI ne comprennent pas cette urgence, il faudra
peut-être envisager un incitatif fiscal, par exemple une définition différente
de la R&D faisant que seules les entreprises finales qui ont produit du
code en interne (et sont donc dans un esprit « logiciel », de la
construction) sont éligibles à un crédit d’impôt. Ce recentrage serait utile.
Ou bien taxer les contrats de sous-traitance informatique,
que ce soit en AT ou au forfait, au nom de la lutte contre la précarité.
Il est évident que le jeu de téléphone arabe actuel de
l’informatique est contre-productif : pour un seul projet
« moyen », on se retrouve par exemple avec un sponsor, un CP MOE ou
architecte client, un CP/expert MOA client, un commercial ESN, un DP ESN, un
scrum master interne ESN, un proxy PO ESN, des développeurs ballotés entre tout
cela. Quand allons-nous y mettre fin ?
Qu’une entreprise sous-traite 10 ou 20% de sa charge
informatique, car il s’agit d’un débordement ou d’un gros projet dans une
technologie utilisée nulle part ailleurs dans le SI. C’est légitime.
Quand, au niveau national, la part de marché des ESN atteint l’ordre de grandeur des 50%, nous savons intuitivement qu’il y a un problème. Je me suis d’ailleurs toujours demandé comment un DSI d’un grand groupe pouvait justifier de sous-traiter 50% de son activité vers des sociétés externes dont le TJM est de 450 euros, quand ses équipes à lui coûtent 350.
Quelle débauche d’énergie à écrire des cahiers des charges qui décrivent des tas de choses que les gens en interne savent ? A faire concourir 10 entreprises pour un seul projet, ce qui va fatalement faire jeter à la poubelle 9 travaux d’avant-vente ?
A faire des réversibilités, des contrats ? A faire
travailler des commerciaux à plein temps pour « détecter » des
opportunités qui n’existent que parce que les clients aiment jouer au jeu du
chat et de la souris pour établir la confiance et garder des prix bas.
Et des assistantes qui vérifient des « CRA » à longueur de journée ? Franchement, qui peut penser que cette organisation est productive ? Personne. Pas à hauteur de 50% encore une fois. Alors oui, que le 0,8 ETP en Cobol dont j’ai besoin soit sous-traité, OK. Mais les plateaux de 30 personnes pour une banque, quelle est la logique, franchement, lorsque la TMA dure depuis 15 ans et a changé 3 fois de « centre de services » ?
Dans la décennie qui vient, bien que nos gouvernants les aient longtemps préservé, pantouflage et copinage oblige, les banques « traditionnelles » vont morfler. La raison est simple : depuis plusieurs décennies, elles refusent de s’approprier correctement leur informatique, et sont les premières utilisatrices de SSII.
Hélas, le 2e secteur le plus utilisateur de SSII est probablement le secteur public, et là, c’est nous les français qui payons les pots cassés à la fin. Soyez-sur, chers lecteurs, que la proximité politique entre des fondateurs de SSII (Capgemini es tu là ? et Sopra ? etc. sans compter à plus petite échelle, mon ancien patron qui affiche fièrement ses accointances avec LREM, et le précédent proche du PS qui d’un coup de fil à Nantes Métropole a pu faire construire un parking pour son entreprise) et nos hommes politiques n’est pas étrangère à cette folie de l’externalisation.
Au départ, j’avais pensé nommer cette catégorie et ses articles « dév de droite », car l’immense majorité des développeurs sont de gauche. Et puis, je me suis dit que « dév catho » serait plus approprié pour plusieurs raisons
Pourquoi Catho ?
Tout d’abord, le mot de droite peut renvoyer à beaucoup de notions floues : qu’est ce que la droite ? Le parti « les républicains » ? Trump ? Le Pen ? des libéraux économiques ? des personnes contre le mariage des paires homo ? des chauvins nationalistes ?
Ensuite, le terme de Catho est un terme très révolutionnaire au 21ème siècle : une espèce en voie de disparition, très décriée avec tous les poncifs que les ignares ressortent à coup sûr (notamment l’inquisition, les guerres de religion, voire des présumées accointances avec des collabos). Lorsque des personnes connotent ce que vous êtes de manière négative, alors c’est le moment de revendiquer ce mot avec fierté. J’aurais pu choisir « réac » aussi
Et puis, comme la plupart des catholiques pratiquants, je crois en la doctrine sociale de l’Église, qui selon les classements politiques actuels, n’est ni à droite, ni à gauche, ni au milieu, mais bien dans un plan différent. Ce qui définit donc mon positionnement politique de la manière la plus précise, c’est mon catholicisme
Oui, car même si je ne pourrai jamais voter à gauche (primauté des questions morales oblige), je ne suis pas « de droite » non plus (selon les critères actuels). Qui sait, en 1800 ou en 1500, j’aurais peut-être été catalogué à gauche
Pas de droite ?
En effet, un catholique n’est pas libéral en économie : le capitalisme oui, sous certaines conditions (notamment sans le système bancaire des intérêts). Mais cette machine à broyer les pauvres et fabriquer une super-classe mondiale de cadres privilégiés, non !
Un catholique n’est pas non plus raciste : la défense des traditions de la France, sa langue, sa culture, sa religion historique : oui. Mais tout cela n’a rien à voir avec la couleur de peau ou l’origine ethnique. Quiconque veut s’assimiler est le bienvenu, il pourra nous enrichir de la partie de son histoire à lui qui ne rentre pas en contradiction avec nos valeurs (petite blague : surtout pour la nourriture, parce que les français ne pensent qu’à ça, ce serait dommage de louper les pizzas, les sushis et le couscous). Ma nationalité est une contingence, et d’ailleurs, être nationaliste, nos contemporains l’oublient, était une valeur de gauche au 19ème siècle : la colonisation de l’Afrique a été faite par des socialistes convaincus.
Un catholique n’est pas non plus bourgeois moderniste : loin de l’image « droite versaillaise bourgeoise », le catholique est à l’image de son pays. Lorsque j’étais à Lille, mon cours de caté était rempli d’enfants d’ouvriers, et c’était très bien comme ça. D’ailleurs, les versaillais et les P16 se sont ralliés en masse à Macron : ces gens là pensent avec leur portefeuille avant tout, ils sont le reflet de cette église moderniste
Et c’est là le dernier point : catholique ne veut pas dire adorateur du pape. Malgré tout le respect statutaire qui lui est dû, « François » est un socialiste et un hérétique notoire : il représente ce catholicisme soumis aux pouvoirs de l’argent, qui œuvre main dans la main avec les puissants pour établir un gouvernement mondial et une religion mondiale. Or cette droite qui vote encore LR, se confond avec les fans de la nouvelle religion inventée par le concile Vatican 2.. et ça n’est pas ça, le catholicisme
Et pourquoi dév ?
Oui, j’aurais pu choisir « techos », « archi », « DSI », ou un autre terme mieux vu. Mais j’assume d’avoir été un développeur informatique, d’avoir pensé comme un dév et d’en avoir encore certains réflexes. Je suis légitime dans ce discours de « dév catho » et ne suis pas un imposteur. Et puis dans développeurs, il y a aussi le développement de l’esprit, le développement indique la croissance, c’est un chemin vers une meilleure version de soi et cela cadre bien avec la religion
Voila le pourquoi de ce nouveau #devcatho (prononcer dièse dév catho), et maintenant vous pouvez lire les articles pour comprendre en quoi un dév catho est différent d’un dév normal, et en quoi on travail auprès de ses clients sera différent
Quand on voyage, on cherche un climat sympathique. Habitués au climat tempéré, nous les français sommes finalement assez difficiles, parce qu’il faut le dire, la France est sans doute l’un des pays ayant le meilleur climat du monde.
En effet, nous allons lister des pays ou endroits qui, dans l’absolu, sont meilleurs que la France. Cependant, dans beaucoup de cas, il s’agit d’îles isolées, de lieux manquant d’eau pour la culture, de régions soumises aux risques de volcans ou d’ouragans… donc dans la pratique, moins hospitaliers que la France.
Les critères que nous avons choisi sont :
Pas trop froid : gel très rare, température max toujours supérieure à 10C
Pas trop chaud : peu ou pas de jour au-dessus de 30 C
Pas trop humide : nombre de jours de pluie faible
Voici les Pays/endroits retenus (et suite à ce choix, certains apparaissent clairement hors jeu)
Pays / Endroit
Tmoy
Nb mois >= 30
Nb mois < 15
T eau
Pluie
Nb mois pluie >=8j
San Diego
23
0
0
15 à 20
360
0
Canaries
24
0
0
13 à 26
170
1
Valparaiso (Chili)
18
0
1
13 à 18
394
0
Salinas Equateur
28
0
0
24 à 28
388
4
San Francisco
20
0
0
12 à 14
561
0
Sardaigne
22
2
0
14 à 25
460
3
Corse
21
0
2
11 à 27
603
6
Auckland (NZ)
19
0
1
15 à 21
430
12
Honolulu
30
6
0
24 à 27
453
11
Madère
22
0
0
18 à 23
687
9
Acores
20
0
0
15 à 20
899
12
Loja équateur
22
0
0
1058
12
Bermudes
25
3
0
19 à 28
1554
9
Maurice
25
0
0
24 à 28
1891
12
Seychelles
30
8
0
26 à 30
2210
12
Il faut garder en tête une ville de Référence en France comme Marseille, où la température moyenne est de 20C, avec deux mois « désagréables » (trop chauds) et 651mm de pluie résultant en un (seul) mois trop pluvieux.
On comprend donc que tous les endroits équatoriaux bourrés de pluie, conseillés par des vacanciers, sont bien sur les peu de mois sans pluie, mais à éviter pour une installation à l’année : exit Seychelles, Maurice, Bermudes, Loja, Acores et Madère.
Loja a juste la TEMPÉRATURE la plus identique toute l’année, ce qui n’en fait pas le meilleur climat !
Auckland et Honolulu ont peu de pluie au total, mais des pluies fines régulières, ce qui est gênant.
La Corse et la Sardaigne sont les climats proches de nous, les plus agréables : chauds sans l’être trop, et assez secs, sans être désertiques. Enfin, San Francisco a un des meilleurs climats, mais ce qui n’apparait pas dans le tableau, a énormément de jours de nuages. Ses heures de soleil s’en ressentent beaucoup.
Il reste donc comme les meilleurs climats du monde : Salinas, et les bords de mer de l’Équateur, pour ceux qui aiment la chaleur ou/et se baigner. Valparaiso et le centre du Chili, pour ceux qui préfèrent un climat tempéré mais plutôt froid. Les Canaries et San Diego pour ceux qui aiment un climat « tempéré tempéré » où les pulls sont inutiles toute l’année, et pour autant la climatisation est aussi inutile ! Le tout avec peu de pluie. Les climats parfaits ! Les Canaries ayant aussi des îles plus humides afin de pouvoir cultiver.
Les chiffres le prouvent : le « changement climatique » est une imposture, qui remonte très loin. Cet excellent dossier de Zezetique, daté de 2007, montre que cette fable a même commencé en prétendant que le climat allait être refroidi par l’activité humaine… puis il y a eu le mythe du « trou de la couche d’ozone » et ensuite, le « réchauffement ». L’article montre superbement l’arnaque de la « courbe en crosse de hockey » de Mann, qui est une escroquerie scientifique.
Un article à lire absolument pour comprendre les bases de cette imposture, et les visées malthusiennes qui la sous-tendent (et son caractère coordonné, par un réseau de pseudo-scientifiques payés pour répandre leurs mensonges via l’organisme GIEC)
La Russie, ce pays mal connu. Loin des clichés, levons le voile sur certains réalités de la ville de Moscou actuelle.
Une première chose qui choque : ce pays, qui est censé s’être débarrassé du communisme en 1989, en est en fait encore extrêmement marqué. Que ce soit les HLM géants de l’époque soviétique, qui existent encore en masse dans les banlieues lointaines de Moscou. Ou les symboles communistes qui sont encore visible sur certains bâtiments. Imagine t-on aller en Allemagne et trouver encore des symboles nazis sur un bâtiment administratif en activité ? Pourtant, ces symboles sont encore courants en Russie. Ce n’est pas pour rien que le parti communiste reste année après année une force importante du paysage politique russe, avec des chiffres supérieurs à 10%. Le tombeau de Lenine se visite encore, comme à l’époque : comme pour les symboles, imagine t-on un tombeau d’Hitler ? Pourtant ce sont les deux plus gros monstres sanguinaires du 20e siècle (Mao complétant la brochette).
Dans ces conditions, on comprend mieux les paroles de la Sainte Vierge disant que la Russie répandrait ses erreurs.
Autre exemple : la gare de Leningradsky a gardé ce nom.
Les femmes russes
Un autre cliché : les femmes russes sont des belles blondes très minces. Rassurez-vous, il n’en est rien. S’il y a bien évidemment plus de blondes que par chez nous, cela reste minoritaire. Surtout, comme leurs compatriotes masculins, les femmes russes ont pour beaucoup des visages froids et assez antipathiques. C’est un pays où l’on sent bien que la sociabilité et la gentillesse n’ont aucune importance. Par contre, au niveau des jeunes femmes, on retrouve un comportement proche de celui des japonaises, et j’ai même trouvé, pire : une superficialité terrifiante à se prendre en photo dans des poses de style manga, en robe courte, par sa meilleure amie. Twitter ou Instagram semblent avoir décérébré la jeunesse. Et pourtant, notre visite était loin d’être en plein été.
Tous des alcooliques ?
Un autre cliché, rendu plausible par un chef d’état comme Eltsine : les russes sont tous des alcooliques. Du moins dans les grandes villes, il n’en est rien. Il est très clair que le problème de l’alcoolisme, réel, a été pris à bras le corps par les autorités. Absolument personne ne se déplace avec de l’alcool à la main (à l’opposé de l’Angleterre, par exemple). L’alcool est relativement cher dans les restaurants, sûrement suite à des taxes. Dans un état policier, cela parait logique, mais les gens se tiennent à carreaux, y compris pour l’alcool.
La vie des gens
Les moscovites aiment prendre le métro. Il est bondé. Mais ce sont les gens « normaux ». Les riches ont des voitures puissantes, dont la concentration semble rivaliser avec la Suisse ou le Luxembourg. La ville semble avoir été conçue pour la voiture, avec des avenues très larges. Il n’en reste pas moins, que dans la rue, ou dans le métro, les gens sont d’une impolitesse notoire : ils peuvent vous pousser pour passer, vous bousculer, sans s’excuser le moins du monde. Il faut sans doute, ici aussi, y voir une conséquence du communisme qui pousse, de façon ironique, à l’individualisme (je sauve ma peau, débrouille toi pour la tienne ou cela signifie que tu es un loser). En relief aussi, on comprend que les russes sont friands d’homme fort (salut, Poutine !) et qu’il n’y a aucune pitié pour les faibles. Les têtes des hommes dans la rue sont régulièrement flippantes, on a peur d’être enlevé par un gang de mafieux, alors qu’il s’agit juste de passants lambda et que la ville est une des plus sûres que nous ayons jamais visité.
Le cliché du froid est à revoir aussi : si bien évidemment il fait froid en hiver, le climat de Moscou se rapproche de celui de Montréal : très chaud en été, et comparable à celui de la France à la mi saison.
Inutile de préciser que les russes sont éminemment nuls en anglais : contrairement à ce qu’on pourrait penser en étant dans la capitale, leur niveau est souvent totalement nul. Y compris dans les restos. Parlant de resto, c’est incroyable de voir comment le Burger est devenu l’emblème du pays : les russes en raffolent. Les restos classes vendent des burgers. Il y en a dans les belles rues de Moscou, qui ne manque d’ailleurs pas de boutiques d’ultra luxe. C’est d’autant plus étonnant que le cliché dit que les russes ont une gastronomie forte : mais c’est entièrement faux. Il faut croire que là aussi, la fin du communisme y est pour quelque chose : Mc Donald’s a pendant longtemps été le symbole de l’accès au libéralisme et à la société de consommation, dans un pays où aller au restaurant n’était même pas envisageable. Du coup les restos servent très majoritairement de la cuisine européenne ou asiatique, mais pas russe. Une exception notable est la chaine Teremok.
Il fut un temps pas si lointain où les smartphones n’existaient pas. On appelait encore les téléphones intelligents des « feature phones ». Nokia, marque européenne, régnait en maître sur la téléphonie mobile. Pouvoir écouter des chansons en MP3 était une superbe fonctionnalité.
Et un temps moins lointain au début des années 2010 où l’Iphone venait d’apparaître, mais de nombreux OS concurrents étaient là : le petit nouveau « Android » de Google, mais aussi Blackberry, Symbian, Windows Phone. Des « libristes » se lançaient aussi dans l’aventure, comme FirefoxOS ou Ubuntu Touch.
Aujourd’hui, tous les concurrents ont renoncé. Microsoft s’est recentré sur le logiciel (au point que son OS historique, Windows, est presque gratuit et sert principalement à vendre du Office et des apps dans un app store). Android a au niveau mondial 85% de part de marché, et IOS 14.7%…
Autant dire qu’il est devenu difficile d’échapper à ces deux là.
La vie privée ? c’est quoi ?
Petit souci. En 2013, grâce aux révélations d’Edward Snowden, nous avons appris que le gouvernement américain (et d’autres pays qui achètent leurs services) nous espionnent allègrement. Google, Microsoft, Apple, Skype, Facebook, (à l’époque il n’y a avait pas Twitter dans la liste, mais cela a peut-être changé) donnent tous un accès libre à la CIA/NSA/FBI/…. pour faire une recherche par email de n’importe quel utilisateur pour accéder à tout son contenu : images et photos, messages, amis, etc.. y compris ce qui est privé.
En plus de cela, les révélations nous ont appris deux choses :
Le gouvernement américain contrôle la plupart, si ce n’est tous les câbles sous-marins transatlantiques : il a installé dans les chambres de fibre optique, des « câbles parallèles » qui copient l’entièreté des données circulant sur les câbles et les envoient au gouvernement américain. Cela signifie que tout le trafic non HTTPS est à leur disposition.
Pire encore : le trafic sécurisé est lui aussi en bonne partie déchiffré : les américains auraient fait en 2010 une avancée majeure pour déchiffrer les quelques clés de chiffrements les plus utilisées dans le protocole SSL (utilisé par HTTPS, les VPN, la connexion sécurisée aux serveurs « SSH », etc.). Ainsi, s’ils ne peuvent pas encore déchiffrer tout le trafic chiffré, ils ont la possibilité d’en déchiffrer une bonne partie (est ce que c’est une session sur 10 de manière aléatoire, ou une sur 10 mais toujours les mêmes, ce n’est pas clair, mais en tout cas on parlait de 10% du trafic avec juste 2 ou 3 master Keys SSL crackées).
Bien sûr, ces données représentent une masse incroyable : si bien que les USA n’archivent pas tout : ils garderaient tout le trafic pendant 5 jours, tous les headers (IP, page visitée, date) pendant 1 mois, et ne garderaient plus longtemps que les informations sensibles : celles comprenant des mot clés qu’ils souhaitent archiver, ou celles chiffrées et qui concernent une personne qu’ils veulent espionner : ils se disent que d’ici quelques années, ils auront peut-être la technologie pour le déchiffrer. Le plus étonnant est que, pris de court, un Obama tout penaud avait même admis en 2013 qu’il fallait parfois renoncer à certaines libertés afin de mieux se défendre contre le terrorisme.
Et puis pshitt.. 5 ans plus tard, plus que jamais, tout le monde utilise Facebook, Google et consorts.
Les différents niveaux d’espionnage
Rassurez-vous d’emblée : il est impossible, dans notre société, d’être anonyme
En physique, le gouvernent vous piste partout : passeport vérifié lors de toute entrée/sortie du territoire. Cartes d’identité, carte vitale. Les cartes bancaires ne sont pas automatiquement à disposition du gouvernement (Collomb ou son prédécesseur je ne sais plus, avait quand même dit qu’il aimerait bien que l’état puisse accéder directement aux logs d’utilisations de toutes les cartes bancaires.. quel monde merveilleux), cependant avec le jugement qui va bien, c’est possible d’aller lire dans un historique de compte en banque
En physique, votre téléphone vous piste partout : la carte SIM est par définition unique : le téléphone va « borner » toutes les (quelques minutes ?) pour vérifier l’antenne la plus proche et à cette occasion, votre opérateur (et la police sur demande spéciale, à laquelle déjà lorsque j’étais chez Bouygues en 2006, les opérateurs étaient tenus de répondre en 48h) savent où vous êtes.
En physique enfin, si vous activez (par ordre de distance de découverte) un des 4 réseaux (GPS, Wifi, Bluetooth, NFC), une personne située suffisamment proche peut connaître votre emplacement : là encore le gouvernement peut savoir où vous êtes. Et assez facilement, avec le système des écoutes, il peut écouter vos communications, et (probablement) lire vos SMS directement sur les antennes relais
En virtuel, les opérateurs internet, comme nous l’avons vu plus haut, sont donc « contaminés » lorsqu’ils passent par des câbles transatlantiques : quels gouvernements payent pour accéder aux données US ? la France fait elle la même chose sur ses câbles ? On ne sait pas, mais il est très probable que la France ne sait pas déchiffrer le SSL.
En virtuel, votre système d’exploitation envoie régulièrement des informations : applications téléchargées, mise à jour, données personnelles (ou pas s’il respecte le RGPD). Puisque les agences américaines on accès à Google et Apple, elles peuvent donc les voir
Android a également un mécanisme lui permettant, en se loguant sur le compte Google de l’utilisateur, de « forcer » une suppression ou une installation de fichier à distance sur un téléphone. Google utilise cela pour soi-disant la sécurité : exemple : supprimer à distance un virus qui se serait répandu sur ses téléphones. Autrement dit, Google Play laisse en permanence une backdoor ouverte pour Google
Enfin en virtuel, (au cas où certaines données ne seraient pas encore arrivées dans les mains des gouvernements et leurs sbires de sociétés privées), l’usage d’une entreprise « délatrice » (Google, Facebook, Apple etc.. Snowden en citait 9 pour PRISM, mais il y a d’autres programmes d’espionnage), toutes les données contenues par vos comptes personnels sont envoyés : ce qui pour peu qu’on utilise Chrome sur un téléphone Android, ou Safari sur Apple, veut dire tout : contacts, messages privés, historique de navigation, photos, emplacements GPS, trajets, ….
Vous voyez que cela va très loin, et afin de relativiser l’importance de cet article : nous n’allons chercher qu’à minimiser les ingérences des gouvernements et GAFAM sur ces « couches » 5 et 6, pas sur les autres..
Les alternatives à IOS et Android
Alors, venons-en au fait me direz vous ? Comment avoir un smartphone qui respecte un peu plus ma vie privée. Voici toutes les alternatives qui vivotent encore un peu en 2019.
TIZEN
Tizen est utilisé par Samsung sur ses montres connectées. Le Samsung Z4 est sorti en mai 2017 et est le dernier téléphone compatible avec cet OS. Autant dire que cet OS, dans la pratique, n’est utilisé qu’épisodiquement par Samsung : il est probable que la partie « grand public » meure et qu’il subsiste uniquement pour les objets connectés : autos, TV, montres, … Le gros problème de cet OS est qu’il n’est pas compatible avec d’autres stores : les applications disponibles sont limitées.
Et le Z4, smartphone d’un écran de 4.5 pouces et caméra 5MP, ne fait pas vraiment rêver.
UBPORTS
Suite à l’abandon de Ubuntu Touch, le projet a été repris par des libristes pour le nom de UBPORTS. Le projet était très orienté « tablettes » à la base. Une vingtaine de téléphones sont compatibles mais là encore, il s’agit de modèles principalement de 2015 ou 2016 : des BQ, Meizu (chinois) ou téléphones Nexus fabriqués par Google. Et le « Purism Librem 5 », projet de téléphone libre qui devrait voir le jour le 5 janvier 2019 (mais son poids n’est pas encore connu, c’est un peu louche). Et les « Fairphones ».
La compatibilité est là aussi limitée et se réduit à des versions « petit écran » d’applications Ubuntu.
SailfishOS
Successeur de Meego, qui fut un moment porté par Intel et Nokia, SailfishOS est un dérivé de Linux, utilisant une base open source, mais avec une couche graphique propriétaire codée par la société Jolla. Sailfish est défendu par plusieurs pays tiers (dont la Russie, l’Inde) car chaque implémentation est libre, en se basant sur le coeur, d’apporter ses modifications : idéal pour un pays qui souhaite « contrôler » les OS vendus sur les téléphones de son pays.
Une petite dizaine de téléphones sont supportés, le « meilleur » étant le Sony Xperia X : pas récent, et surtout, l’écosystème reste contrôlé par quelques sociétés privées.
KaiOS
Il s’agit d’un OS destiné spécialement aux « featurephones » pour les pays en voie de développement : cependant il supporte la 4G, les applications, et pourrait en théorie être installé ailleurs. Mais voilà, cela reste 7 téléphones très simples, dont des « revivals » : un Nokia 8110
Paranoid Android
Basé plutôt sur la version Open Source d’Android, cette version customisée supporte 50 terminaux, pour la plupart anciens (et beaucoup de Sony). Par exemple, pour la marque OnePlus, c’est le OnePlus 3 T, sorti en 2016, donc il y a deux ans, qui est le téléphone le plus récent supporté. Inutile d’espérer mettre Paranoid sur un Samsung, Huawei ou LG récent.
CopperHeadOs
C’est une fausse bonne idée : cet OS a pour but d’augmenter la « sécurité » d’Android au sens : protection contre les hackers, les virus, les spammeurs.. mais pas du tout par rapport aux gouvernements ni au pistage de Google ! En plus ils ont le culot de vendre des Google Pixel 2 à 1000 euros lorsque le téléphone en vaut 500, ce qui « valorise » le prix de leur OS à 500 euros ! Même Microsoft n’a jamais osé vendre une version de Windows à ce prix !! Et ce projet ne supporte … que 2 téléphones de Google
CarbonRom (et les autres basés sur AOSP)
AOSP est la version « open source » de Android. CarbonRom supporte 31 téléphones, assez anciens. Surtout, il n’ y a pas d’emphase sur la protection contre les espionnages. C’est pareil avec OmniRom (32 téléphones) (qui affirme que leur priorité No 1 est la stabilité) ou Pixel Expérience ou Dirty Unicorns ou Resurrection Remix OS
Replicant
La plus orientée « privacy » mais basée seulement sur la version 6 d’Android. Elle ne supporte que 13 terminaux, anciens, surtout des Samsung; Sa particularité est non seulement de n’embarquer aucun produit Google, mais aussi aucun driver propriétaire (ce qui par défaut exclut une bonne partie du fonctionnement GPS, Wifi, Bluetooth..) ; et ces produits sont remplacés par des équivalents libres.
LineageOS / Google Free
C’est finalement le meilleur compromis : il peut rester de très rares fonctionnements Google par défaut (comme le navigateur Chrome et le gestionnaire DNS qui « informent » Google). Mais en paramétrant bien, on peut tout supprimer : et avoir accès tout de même à la plupart des applications Android, via des magasins d’application alternatifs comme APKPure. Et il y après de 200 téléphones supportés, sans compter les anciens que son prédécesseur Cyanogenmod gérait.
« Google Free » est un dérivé de LineageOS dans laquelle le paquet optionnel des Google Apps est exclus et remplacé par des applications libres.
crDroid rajoute des fonctionnalités à LineageOS, mais n’est pas du tout porté sur la privacy. Et les téléphones supportés sont un sous ensemble (environ la moitié) de ceux de LineageOS.